Afrique

Virées américaines : la sélection musicale du « Monde Afrique » #220

Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, on franchit l’océan Atlantique, direction La Nouvelle-Orléans, Los Angeles et New York, en compagnie d’Alune Wade, d’Ebo Taylor et du regretté Tony Allen.

« Watermelon Man », d’Alune Wade

Après un magnifique premier album solo, Sultan, en 2022, le bassiste sénégalais Alune Wade sera bientôt de retour avec New Africa Orleans, un disque qui, comme son nom l’indique, jette un pont entre les Etats-Unis et l’Afrique, sur la piste des racines du jazz. Enregistré entre le Nigeria, le Sénégal et la Louisiane, il comprendra des compositions originales mais aussi des standards issus des deux continents, de Jimi Hendrix à Fela Kuti, réinterprétés façon afrojazz. En attendant sa sortie, le 25 avril, un premier extrait est déjà disponible. Il s’agit d’une reprise du célèbre Watermelon Man, du pianiste américain Herbie Hancock… dans laquelle on reconnaîtra aussi une évocation du Soul Makossa du saxophoniste camerounais Manu Dibango.

« Kusi Na Sibo », d’Ebo Taylor, Adrian Younge & Ali Shaheed Muhammad

Légende vivante du highlife, le Ghanéen Ebo Taylor s’est rendu pour la première fois aux Etats-Unis en 2022 pour se produire lors de concerts de Jazz is Dead, un label californien créé par le rappeur Ali Shaheed Muhammad (A Tribe Called Quest) et le compositeur Adrian Younge. L’occasion d’enregistrer avec eux sept morceaux qui figurent sur l’album Jazz is Dead 022, paru fin janvier. « Collaborer avec Ebo Taylor est une expérience inoubliable, raconte Adrian Younge. Pour moi, c’est comme travailler avec le génie musical Fela Kuti, tant j’ai étudié leur travail et leur influence sur l’afrobeat» A 89 ans, Ebo Taylor se lancera en avril dans une nouvelle tournée américaine en compagnie de son cadet Pat Thomas, autre grande figure du highlife ghanéen.

« Two Little Boys », des Last Poets & Tony Allen

En 2023, on devait déjà au label Jazz is Dead d’avoir exhumé des enregistrements de Tony Allen. Cette fois, c’est au tour des Last Poets, groupe de spoken word fondé à la fin des années 1960 à New York, de convoquer les mânes du batteur nigérian mort en 2020. L’année d’avant, il avait mis au point une sélection de motifs de batterie dans un studio de Brighton, au Royaume-Uni. Les deux « derniers poètes » encore en vie, Abiodun Oyewole et Umar Bin Hassan, s’en sont emparés pour offrir une seconde vie à d’anciens textes, avec la complicité du guitariste Akinola Adio Oyebola et du bassiste Kunle Justice, du groupe Egypt 80. Le résultat, paru fin 2024, s’appelle Africanism et réussit la fusion parfaite entre afrobeat nigérian et poésie engagée.

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